I. Introduction :
Il n’est pas possible aujourd’hui de concevoir qu’une maladie infectieuse soit due à l’intervention d’un seul facteur ou agent infectieux. On est en mesure d’affirmer que l’infection lui en faut une origine multifactorielle et qui pour la combattre, il faut connaître non seulement ces facteurs mais encore les rapports qui existent entre eux. La surveillance des maladies transmissibles a été définie par l’OMS comme l’étude épidémiologique d’une maladie considérée, un processus dynamique ou une intervention.
v Dans les pays industrialisés :
On assiste actuellement à :
Ø Recule remarquable des maladies infectieuses
Ø Une attention accrue aux problèmes des maladies non infectieuses.
q Maladies chroniques (cancers, mucoviscidose, HTA..)
q Maladies métaboliques et dégénératives.
v Dans les pays du tiers monde :
Ø Sont au 1er rang d’épidémiologie
Ø Reste un problème de la santé public majeur
Ø Sont d’autant graves qu’elles surviennent sur un terrain de MPC.
On réalité, aujourd’hui le problème n’est pas entièrement résolu et les maladies transmissibles restent encore un problème de santé public même pour les pays développés et ceci pour plusieurs raisons :
Ø Toutes les maladies contagieuses ne sont pas bien connues.
Ø L’assainissement du milieu se heurte à des difficultés socio-économiques
Ø La protection du sujet sain par des moyens spécifiques et efficaces n’est pas toujours réalisable.
Ø Les germes les mieux connus se sont transformés (résistances aux antibiotiques)
Ø Des germes inconnus sont apparus
q Légionella pneumoniae responsable de la légionellose
q VIH
q Virus de la fièvre hémorragique Africaine……
Ø Des germes classiquement banaux et inoffensifs (commensaux habituels de la peau ou du tube digestif) deviennent pathogènes, placés dans des conditions d’environnement particulières (infection hospitalière)
II. Classification des maladies infectieuses :
v Solon le type d’agent pathogène :
o Infection bactérienne
o Infection virale
o Infection parasitaire
v Selon le mode de transmission :
o Maladie infectieuse aérogène
o Maladie infectieuse entérogène
o Maladie infectieuse cutanéo-muqueuse
o Maladie infectieuse sexuellement transmissible
o Anthropozoonose
o Infection nosocomiale
o Maladie infectieuse communautaire
v Selon la durée d’incubation :
o Infection rapide
o Infection lente
Infection et contagion :
· Infection : pénétration d’un macro ou micro-organisme capable de s’y multiplier et de se reproduire.
· Contagion : transmission d’unemaladie d’un sujet à l’autre par contact direct ou indirect
Par ailleurs une maladie infectieuse est le résultat de l’intervention de plusieurs facteurs et non seulement par la présence de l’agent pathogène de l’infection.
Epidémiologie analytique :
· Origine de ces infections
· Mécanismes de propagation
· Les réservoirs
· Les hôtes
· Les modalités qui leur permettent de persister
· Leur évolution au sain de la chaîne de transmission
Il est néo-moins connu de distinguer entre :
q Facteurs statiques : étude des facteurs quicausent l’infection
q Chaîne épidémiologique : étude des facteurs conditionnant l’évolution de la maladie chez le sujet.
III. Chaîne épidémiologique :
A. Origine de l’infection :
1) Agent pathogène : agent causal
a) Germes :
q Bactéries
q Virus
q parasites
b) Pouvoir pathogène :
q Virulence : l’aptitude d’un germe à se multiplier dans un milieu (homme ou animal)
q Toxigenèse : capacité de produire une toxine soluble capable de diffuser.
2) Source d’infection : réservoir du parasite
a) Homme :
i. Maladie :
Ø Formes typiques
Ø Formes atypiques
Ø Formes frustrées
Le médecin peut :
· Poser le diagnostic
· Connaître la nature des produits de virulence (sang, selles…)
· Connaître la contagiosité qui peut s’exercer pendant :
q La phase d’invasion
q La phase d’état
q La phase de convalescence
· Peut diminuer la durée de l’évaluation.
ii. Les porteurs :
· Sont des bombes épidémiologiques
· Identification difficile :
q Porteurs latents
q Porteurs précoces
q Porteurs convalescents
q Porteurs asymptomatiques ou chroniques
· Durée de portage.
b) Réservoir animal :
· Les maladies communes à l’homme et à l’animal sont des zoonoses qui comportent deux modalités :
q Impasse biologique (brucellose, leptospirose)
q Contamination inter humaine (fièvre jaune, peste…)
· Les vecteurs sont souvent des animaux domestiques
· Les réservoirs dangereux pour l’homme constitués essentiellement par les gros mammifères et plus rarement des rongeurs et des oiseaux.
c) Réservoir inanimé :
· Telluriques : constitués de germes anaérobies sporulés résistants dans le milieu extérieur (clostridium, botulinum…)
· Hydrique,alimentaire, aérien ou lié au matériel médicochirurgical.
· Inerte tel les piscines pour les dermatoses.
B. Transmission de l’infection :
Les modes de transmission sont multiples et sont conditionnés par la localisation et la biologie de l’agent pathogène chez le porteur.
Le passage de l’agent pathogène du réservoir au sujet réceptif implique soit :
1) Elimination spontanée du germe à partir de la source d’infection dans le milieu extérieur ► infection ouverte qui peut se faire à partir :
Ø des lésions ouvertes (suppurations cutanées, muqueuses, ganglionnaires ou éléments éruptifs)
Ø des orifices naturels (rhinopharynx, oropharynx, anus, orifices génito-urinaires)
2) Prélèvement de la source d’infection suivie d’une inoculation au récepteur, dans ce cas l’agent pathogène ne peut sortir de l’organisme que par un vecteur ► infection fermée, dans ce cas il s’agit de maladies transmissibles mais non contagieuses.
Les modalités de transmission peuvent être :
i. Transmission directe :
Dans les infections ouvertes, par contact étroit :
q Voie cutanée
q Voie sexuelle
q Voie trans-placentaire (toxoplasmose)
ii. Transmission indirecte :
Nécessite un intermédiaire :
q Véhicule inerte : eau (maladies hydriques), poussières, terres……
q Véhicule animé : transporteurs de germes (mouches, anophèle…)
Ces infections dont les vecteurs sont animés dépendent des facteurs climatiques et géographiques.
iii. Semi-directe : manu-portée
q Auto contamination
q Contaminations croisées (en milieu hospitalier)
q Maladie des mains sales
RQ : la prophylaxie passe par :
o Destruction du vecteur quand celui ci est réalisable
o Vaccination
o Elimination prophylactique
C. Hôte réceptif :
Il faut considérer :
1) La voie de pénétration ou d’inoculation :
o Orifice naturel pour les infections ouvertes
o Effraction cutanée ou lésion préexistante pour les infections fermées mais aussi pour les deux.
2) Etat de réceptivité ou résistance du sujet contaminé :
Elle est fonction de la défense de l’organisme :
a) Défense non spécifique :
§ Mécanique : revêtement cutané
§ Chimique : acidité du milieu
§ Réactions inflammatoires : phagocytose
b) Défense spécifique :
L’immunité est la résistance totale ou partielle de l’organisme vis à vis de l’agent pathogène. Naturellement l’homme ne possède pas d’immunité, lorsqu’il est immunisé c’est le résultat d’un processus acquis de façontemporaire ou durable.
L’immunité succède généralement à l’infection :
q Bénigne
q Typique
q Atypique
q Rare
q Frustrée
q Inapparente
L’immunité peut être réalisée artificiellement par la vaccination (effet durable) ou par des immunoglobulines (effet transitoire)
3) D’autres facteurs peuvent intervenir :
a) Age :
q Nourrisson : immunité transitoire
q Vieillissement : diminution des moyens de défense, apparition de certaines maladies
b) Sexe.
c) Maladie de vie.
d) Alimentation.
e) Facteurs socioculturels ou professionnels
Ces facteurs peuvent intervenir dans des conditions :
Ø D’exposition
Ø De réceptivité
Ø De résistance
IV. Prophylaxie contre la chaîne épidémiologique :
A. Contre le réservoir :
1) Dépistage :
o Clinique et biologique
o Malades
o Porteurs
2) Isolement du sujet contagieux :
o Isolement des malades
o Précoce
o Pendant la période de contagiosité
o Si c’est difficile à domicile on le fait à l’hôpital
o Eviter les porteurs dans les internats, les établissements scolaires…
3) Déclaration :
o Devoir et obligation
o Empêche l’apparition de nouveaux cas
o Permet d’établir des mesures de luttes et de protection
o Etablir des enquêtes épidémiologiques et de statistiques (mortalité, morbidité…)
4) Désinfection :
o En cours
o Terminale
o Dans le cadre d’hygiène hospitalière
o Porte sur les observations :
q Des objets du malade
q Le matériel utilisé par le malade
q Les déjections et les excrétas
q Les personnes qui auscultent le malade
o Interdiction d’éliminer les produits à l’état brut dans la nature.
B. Lutte contre les moyens de transmission :
Il faut briser la chaîne par :
1) Education sanitaire :
a) Hygiène individuelle :
i. Corporelle
ii. Vestimentaire
iii. En niveau périodique
b) Education sanitaire : du malade et du porteur
i. Informer du danger du tabac, alcool, mastique…
ii. Assainissement
iii. Changement de comportement
2) Lutte contre les infections ouvertes :
a) Transmission directe :
o Isolement quand c’est réalisable
o Hygiène individuelle
b) Transmission indirecte :
o Désinfections des locaux ou des objets
o Désinsectisation
o Dératisation
o Epuration de l’eau d’alimentation
o Contrôle de ma salubrité des aliments.
o Evacuation et traitement des eaux usées.
3) Lutte contre les infections fermées :
· Désinsectisation
· Asepsie lors des injections parentérales
· Protection des sujets contactés et l’ensemble de la population
· Améliorer la défense de l’organisme par :
q Hygiène individuelle
q Prévention par apport d’Ac préfabriqués (immunité passive à durée limitée « 3 semaines »)
q Vaccination
q Surveillance de la vaccination.